La personne de l’artiste est en passe de devenir, dans nos sociétés occidentales, le paradigme d’une individuation réussie. Mais, est-ce réellement le processus personnel d’un individu touché par la grâce ? Peut-on devenir artiste sur une île déserte ? Si, comme tout le laisse à penser, l’artiste est bigrement inséré dans le monde dans lequel il évolue, que nous disent les artistes (le fait d’être artiste) de la société dans laquelle nous vivons ? Que nous disent les pratiques artistiques amateures qui se multiplient ? L’art n’est-il qu’un divertissement pascalien ? Et peut-on encore réfléchir à la notion de “beau” ?
Dès lors que l’on interroge philosophiquement la question de l’art et des artistes, le vertige nous saisit : c’est soudain la question humaine qui se présente à nos yeux dans toute son ampleur ; l’être humain pris entre le besoin de faire société et celui, non moins impératif, de devenir soi. Et si l’art était une bonne porte d’entrée pour tenter de comprendre ce que nous sommes ?